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les quatre fils aymon

Voirement i alai, je ne l’osai veer.
Je n’o clef ne souclave pour tresor enfoudrer.
20.Diex me tramist Basin, .i. boin larron prouvé ;
Chis Basins me mena en la grant fremeté
Et si entra dedens pour l’avoir tout embler,
Et bien oï Garin le conseil deviser
Qui le dist a sa femme coiement a cheler.
25.Basins le me conta quant il fu retournez.
Je atendi les termez que je les pris prouvez,
Les courtiaus en lor manchez trenchans et afilez ;
Je les fis tous saisir et lez membrez copper.
Par ichele couronne que el chief doi porter,
30.Il n’i a nul de vous de tous les .XII. Pers
Qui ne soit orendroit par son non apelez.
Estout le fil Œudon a li roys apelé (Cf. Mich. p. 266-267).

On voit que la légende de Basin est reproduite sans changement aucun. Mais le copiste a passé des vers : Après 1 : « De mal talent et d’ire est trestout tressués » ; après 7 : « Illuec fui je forment dolans et esgarés, Fors jeté de ma terre et de mon parenté » ; après 11 : « Li apostoles Miles m’aida à coroner » ; après 12 : « Et si pris tos les sers qui furent el regné. Je les fis tos ardoir et la poudre venter. » Le vers 13 est faux parce que le scribe a mis « jou » au lieu de « en Franche » qu’il n’a pas cru pouvoir répéter. Après 13 manque : « Galienne m’amie a grant joie espouser. » Le v. 28 en résume deux : « Je en fis tel justisse, comme vos bien saves, Pendre, ardoir et destruire et les membres coper. » Entre les vers 31 et 32, il en manque six. Je passe sur les altérations de détail ; mais il est évident que Michelant n’a pas lu d’un bout à l’autre ce manuscrit 775 auquel il a emprunté la fin de son texte ; il n’eût pas écrit : « Un exemple suffira pour la prouver (la supériorité du manuscrit La Vallière). C’est le discours de Karle à ses barons, p. 266, où La Vallière seul contient les allusions à Elegast » (p. 515). — Grâce à Michelant, la fin de la version B est connue. Je me bornerai à y noter une curieuse inadvertance. Au vers 10 de la page 452, l’on a un « dien Thibaut ». Ce personnage repa-