Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/17

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On se rappelle le titre du célèbre chapitre : Comment Maugis, condamné à mort, se sauva, emporta la couronne et l’épée de Charlemagne et les épées des douze Pairs de France et retourna à Montauban. Déjà Richard avait enlevé l’aigle d’or de la tente de Charlemagne, et on l’avait placé bien en vue sur le rempart. L’empereur désolé envoie Naimes, Estons, Ogier et Turpin réclamer ce qui lui a été pris. Maugis les engage à passer la nuit à Montauban, préside à la préparation du repas et marque les places à la table où se trouvent réunis Renaud, ses frères, la duchesse et les messagers de Charles. On rendrait tout volontiers à l’empereur, mais Richard obtient que l’on garde l’aigle d’or. Ogier demande à Renaud de les accompagner dans l’espoir que Charles, touché de son procédé, se réconciliera avec lui. Alard viendra avec son frère. La duchesse (ici Clarice) embrasse Ogier et recommande son « seigneur » à la loyauté des chevaliers. On part. Ogier et Naimes, qui se défient de la dureté du roi, veulent obtenir de lui une « sûreté » avant de lui présenter Renaud. Celui-ci et Alard les attendront « sous un pin ramé ». Mais Pinabel a espionné les barons. Il court avertir Charles qui ordonne à Roland et à Olivier d’aller s’emparer de Renaud. Cependant Naimes et Ogier sont dans la tente du roi et disent ce qu’ils ont obtenu. Charles leur déclare qu’il fera saisir et brûler Renaud, mais les barons protestent. Ici, dans l’édition Michelant (p. 317, v. 6), Roland, dont la présence soudaine est inexplicable, maintient que Renaud est son prisonnier. Olivier réclame, car Renaud lui a rendu service et il ne peut l’oublier. Naimes conseille de conduire Renaud dans la tente du roi ; l’on verra ce que celui-ci compte faire. Pour lui, il résistera à toute trahison.

On ne voit point comment les barons peuvent revenir avec Renaud, puisqu’il n’est point dit quand il a été fait prisonnier. Or il eût suffi de jeter un coup d’œil sur le passage correspondant de la Bibliothèque Bleue, édition d’Épinal. Voici ce que l’on y trouve : Quand Olivier fut sur Balançon, il arriva comme par hasard et vit Regnault qui était à pied, n’ayant pu monter sur Bayard (altération légère du texte). Regnault, voyant cela, se retourna vers l’archevêque Turpin et Estou et leur dit : Vassaux, je crois que vous m’avez trahi, je ne l’eusse jamais pensé, c’est mal agir. Sire, dit l’archevêque Turpin, je vous jure