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les quatre fils aymon

Le lendemain le roi Richier

S’ala aparellier de tous ses ornemens.

Quatorze de ses barons vont en la place.

Et les dames estoient ens es hours tout dedens.
La estoit la roynne dont li corps estoit gens
Et mainte damme ossi en nobles paremens.

Renaud y était pour les « nobles jugemens ». Les chevaliers étaient venus « a milliers et a cens ».

F°83, recto A. — Les hérauts criaient pour écarter « les povres gens ». Les barons sont venus au grant marché d’Acre « ou la place fu lée ».

Richier renverse Guichart de la Morée. On crie : Acre ! à ce noble roi de haute renommée ! — Richier rend son cheval à Guichart, mais celui-ci lui demande de lui permettre d’employer contre lui trois coups, le premier étant compris dans le nombre. Au deuxième coup, le roi enlève le heaume d’acier de Guichart ; au troisième, il le renverse et son cheval avec lui.

Qui donc oïst heraux Acre ! au roy escrier !
C’est le plus preux du monde et c’on doit plus prisier.
Ains Judas Macabeus n’Alexandre d’Alier,
Pourrus ne Percheval, Lancelot le guerrier,
Paris, Prians, David, cil qui fist le Sautier,
Ne se poürent oncquez au bon roy comparer.

La joute continue. Le roi Richier se désarme et monte en un « hourt » près de Renaud.

F° 83, verso A. — Guichart de la Morée change de costume pour ne pas être reconnu et triomphe successivement des quatorze chevaliers. Tout le monde disait qu’il méritait le prix. Survient un chevalier « Bauduin d’Ermenie ». Guichart ne veut pas se risquer contre lui et s’en va en son hôtel. Bauduin renverse plusieurs chevaliers. Renaud demande au roi de lui prêter ses armes et son cheval : il voudrait « s’aventurer » à la joute.

F° 83, verso B. — Richier l’en détourne, car il est encore faible, mais