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les quatre fils aymon

Le plus merveilleux homme de che siecle vivant,
Il est forment petis que .iii. pies n’a de grant,
15.Et si n’a en che monde nul homme plus sachant,
Et set d’ars d’ingromanche et merveilleux encant,
Et set de faërie, che dient li auquant.
Il scet che qu’il sera ou temps cha en avant
Et che qui a esté et qui est maintenant,
20.Et si a un mantel, quant il le va viestant,
On ne le poroit veir qui seroit droit devant.
Il ochirroit cent hommes trestouz en un tenant.
S’il vous voloit aidier, moult ariez bon garant
Danemont est très étonné. On le renseigne.
F° 128,
roA. 25.
En l’ille Mondurant a lonc temps demouré
Berfuné li vassaux qui tant a nobleté ;
Et si dist-on pour voir qu’il a le corps faé.
Quatre fées le gardent et l’ont endro[triné],
Et s’a en plusieurs lieux aux escolles esté.
30.Tant de sens a apris que c’est infinité.

Danemont convaincu promet de donner sa fille en mariage à Berfuné, s’il le délivre des chrétiens. Il charge Mongabont de porter une lettre à Berfuné. Mongabont part et s’embarque. Puisse Dieu garder les chrétiens, car un grand péril, les menace.

Le messager arrive à Mondurant, expose son message et se plaint de Renaud. Berfuné le blâme de parler ainsi d’un chevalier pareil. Pour lui, il aidera Danemont, bien qu’il sache qu’il mourra dans cette guerre. Mais il ne cache pas que les quatre dames qui l’ont élevé à Toulette, quand elles lui ont révélé qu’un jour il changerait de religion, lui ont caché quelle serait celle qu’il prendrait. Le messager repart.

F° 129. — Il rapporte à Danemont ce qui lui a été dit, mais sans lui révéler que sa mort est prochaine. Cependant Berfuné a mandé ses hommes. Sa gent se réunit à Mondurant. Il se plaint à eux de la « gent baptisiée » qui envahit le pays des Sarrasins. Il s’embarque avec son armée.

Entra en son dromon ouvré par signourie.
N’ot si noble vaissel tant que li chieux tournie.