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les quatre fils aymon

Ains [vint à Charlemaigne] à molt grant compaignie.[1]
Il ot tos cels de Flandres et tos ces de Horgie,[2]
5395Et si sont bien .x.m. de bone gent hardie.
Et Naimes à la barbe ramena son enpire,
Guidelon ensement a molt rice mainie.
Li dus Tierris d’Ardane, cil ne se tarja mie ;
Galerans de Buillon, cil vint en l’establie ;
5400Estolt, le fil Odon, ramena sa lignie ;
L’arcevesque Torpins et Aymeris i vindrent
Et Kanus d’Engleterre o molt jante mainie.
Ases i ot barons, plus que je ne vos sai dire.
Tant i ot rois et contes que je ne nome mie,
5405Ne poront mie entrer en Paris, la fort vile ;
Defors tendent lor tres et fisent lor cuisine.
De xxxv contés i fu la baronie
Et de .xx. duceés et de roiames .xv..
Chiere fu la vitaille que li chevalier quistrent ;
5410.v. sols i vent on l’oe, .xx. deniers la geline.
S’auques i demorassent, molt fust ciere la vie.[3]

L’enperere de France a ses os ajostées
Et bien a .c.m. homes les prisent as espées,
Estre les viels cenus o les barbes menlées
5415Qui donront les consels es batailles jostées.
Ainc mais nus rois en France n’ot tel ost ajostée.[4]
A Rollant son neveu l’a Charles commandée.
Garnier, le fil Doon, a s’ensegne livrée,[5]
Cil doit bien avoir ost ki .x. ans l’a menée.[6]
5420Charles a fait crier par tote la contrée
Que tote la vitaille soit en l’ost amenée ;

  1. 5393 Sic Metz. L vinrent à Charlon.
  2. 5394 Metz Hongrie.
  3. 5411 L vue.
  4. 5416 Après ce vers, viennent, dans le manuscrit, les vers 5420-5426. Michelant en avait fait la remarque sans les remettre à la place qu’exige le sens.
  5. 5418 L liverée.
  6. 5419 Cependant c’est à Roland que Charles a confié l’armée. Il semble qu’il y ait contradiction, et que ce vers-ci soit plus ancien que le v. 5417 Dans A il n’est plus question de Garnier. A Rollant, son neveu, les a Charles livrées. Il les conduira bien l’oriflambe levée.