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duit du vol. D’après ses aveux, l’on déterra, enfoui dans le Jardin des Plantes, un sac contenant un grand nombre des objets de prix par lui soustraits. La police découvrit chez deux orfèvres, qui furent regardés comme complices par recélé, un grand nombre de pièces d’or qu’ils avaient achetées clandestinement du voleur. Par arrêt de la Cour spéciale du département du 30 juin 1809, cet homme fut condamné à douze ans de fers, à l’exposition et à la flétrissure[1] ; les deux orfèvres furent l’objet de poursuites compliquées[2]. Mais ces évolutions de procédures n’ont qu’un intérêt secondaire pour l’amateur ; ce qui lui importe de savoir, et ce qui doit être pour lui un sujet de regrets irréparables, c’est que tout n’a point été recouvré, et qu’une statuette antique de Cupidon, en or massif, trouvée à Loc-Mariaker, figurine panthée du travail le plus curieux, n’a point reparti dans les vitrines, d’où elle avait été ravie. — La tradition de ce vol se perpétue par cet individu au bagne de Brest, ou on le réintégra, et il fut, plus tard, répété sur une plus grande proportion à Paris. Le 6 novembre 1831, un nommé Fossard, forçat évadé du même bagne, et un nommé Drouillet, forçat gracié, s’introduisirent par les mémés moyens dans le cabinet des antiques de la bibliothèque du roi, et pendant la nuit, à l’aide d’escalade et d’effraction, ils firent aussi main basse sur les objets en métaux précieux qui y étaient conservés ; les médailles d’or et d’argent, bijoux et vases de prix devinrent la proie de ces voleurs ; une partie fut fondue, l’autre jetée dans la Seine. Ce fut alors que disparut la célèbre patère antique d’or massif, découverte à Rennes en 1774, et offerte par le Chapitre au duc de Penthièvre, gouverneur de Bretagne, pour être donnée au roi Louis XV ; mais des

  1. Registre de la Cour spéciale du département aux archives du greffe de la Cour d’appel.
  2. Voyez Bulletin criminel de la cour de cassation, 1809, p. 353, et Sirey, Recueil général des arrêts, 1810, 1re part., p. 261.