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du palais Giustiniaoi, de la Farnésine, de la villa Aldobrandiui, de la villa Borghèsc, de la villa Albani, illustres Musées particuliers rivalisant avec les Musées publics. Cultivant les anciens, il n’a point négligé les modernes, et il a reproduit également des statues du cavalier Bernin, des tableaux de Raphaël ; il a donné aussi de bonnes pierres originales, telles que le Sommeil d’Adonis, Ariane abandonnée, Hesper et Lucifer, etc. ; et surtout il a fait beaucoup de portraits, partie productive de l’art. Après lui, il faut parler de Burck, qui signait BURCK ou BURCK INV. On a de lui une tête du Titien, un Hercule, un Cheval anglais. Frey, qui a signé dans sa langue FREY, ou en grec «M’EE, et dont on a un Mercure, une Victoire, un Génie, un Ganymède, Vénus et l’Amour. Il a ré4uit sur pierre fine l’Aurore du Guide.

La France, qui a donné le jour à d’excellents graveurs, tels que Coldoré sous Henri IV, Jacques Guay sous Louis XV, et Jeuffroy au commencement de ce siècle, aurait dû figurer avantageusement dans cette série d’empreintes. Elle en est absente. Il ne faut pas perdre de vue que cette collection a été faite à Rome ; les Romains n’y ont placé que les oeuvres des artistes étrangers qui, venus dans la patrie commune des arts, l’avaient choisie pour leur pays d’adoption.

Ces deux boites, qui contiennent plus de 1,100 empreintes de pierres de haute curiosité, et dont il serait à peu prés impossible de voir réunis les originaux actuellement disséminés sur tous les points de l’Europe, ont été donnés au Musée de la ville de Rennes par Mm° veuve de Monthuchon. Fournir un aperçu de cette généreuse libéralité, c’est en faire apprécier tout le prix, et c’était iin devoir à remplir. On s’en acquitte en publiant le catalogue de cette série aussi intéressante pour l’artiste que pour l’archéologue. L’arrangement de cette collection dans ses boites et ses tiroirs laisse quelquefois à désirer, mais on n’a voulu rien y changer, et on la met au jour telle que les Italiens qui l’ont formée ont entendu la disposer ; le lecteur pourra rectifier le classement. Quant aux déterminations, on s’est entouré des ouvrages spéciaux qui font autorité dans les arts, afin d’arriver autant que possible à l’exactitude en cette matière.