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Dans le champ les armes de France, au revers les armes de Bretagne, des deux côtés entouré des colliers des Ordres du Roi et sommé de la couronne royale, accompagné de pendants de perles fines, deux en flanc, une en pointe, avec anneau et belière en haut pour être portée suspendue par un ruban à la boutonnière de l’habit.

L’époque précise où se portait cette décoration n’est pas connue ; mais il pâratt qu’en 1788 la tradition n’en était pas éteinte, car les Echevins de Rennes tentèrent alors de la faire revivre. On lit en effet dans le registre des délibérations du Corps de Ville, séance du 29 mars 1788, la délibération qui suit : < Sur ce qu’il a été représenté que MM. les officiers municipaux se trouvent tous les jours dans le cas d’être méconnus lorsqu’ils ont des ordres à donner concernant soit les affaires d’administration de la ville, soit la police ; qu’il est à propos qu’ils portent une marque distinctive qui les fasse reconnaître dans les incendies ou autres occurrences où la sûreté publique peut être intéressée. Sur ce délibéré, le bureau a arrêté qu’il sera écrit à Mef le B<»> de Brêteuil et à Mtr l’intendant, à l’effet de faire autoriser par S. M. les officiers municipaux de la capitale à porter une croix d’argent doré émaillé en forme de croix de Malte, dont les branches seront séparées par 4 hermines en flèche, et au milieu de laquelle sera un médaillon timbré (l’un côté d’argent semé d’hermines de sable sans nombre, de l’autre pareillement timbré d’argent portant trois pals de sable, ladite croix surmontée de la meme couronne que celle qui surmonte l’écusson de la ville, et sera suspendue à leur boutonnière avec un ruban blanc liseré de noir ; arrêté de plus qu’en événement que S. M. se porte à l’accorder, les officiers municipaux seront tenus de s’en pourvoir à leurs frais et de la porter pendant le temps de leur exercice, et qu’ils auront même la faculté de la porter après, si bon leur semble. » L’intendant de Bertrand répondit le 19 avril qu’il appuierait volontiers la demande des échevins, faisant observer toutefois que la distinction proposée étant purement relative au bien et à la facilité dn service, il lui paraissait fort douteux que le gouvernement fût disposé à permettre aux officiers du bureau de la conserver lorsqu’ils seraient sortis d’exercice. Le ministre fut entier dans son refus. Il répondit brièvement à l’intendant, dans une lettre datée de Versailles du 27 avril 1788 : < Qu’il avait rendu compte au Roi de la demande des officiers municipaux de Rennes, et que S. M. n’avait pas jugé à propos de leur accorder cette distinction, qui lui avait paru susceptible de trop d’inconvénients. » (Arch. de l’Hôtel-de-Ville de Rennes, liasse 349.)