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d’hermines (La Chesnaye des Bois, Die t. de la noblesse, 3e éd., IV, 167. — De la Grasserie, Arm. de Bret., n° 267. — Potier de Courcy, Nob. et arm. de Bret., 2« éd., I, 134). La baronnie de Gençay, évêché de Poitiers, avait été, suivant La Chesnaye des Bois, érigée en vicomte par lettres patentes du mois de mai 1655, enr. en Pari, et en la Ch. des Comptes les 31 juillet et 18 août 1656, en faveur de Pierre de Brilhac, conseiller au Parlement de Paris. Pierre de Brilhac, son fils, chevalier, seigneur de Nouzières et vicomte de Gençay, dont on voit les armoiries sur cette cloche, fut Premier Président au Parlement de Bretagne et conseiller du roi en tous ses conseils le 16 juin 1703 ; il mourut en 1735. On voit aussi les mêmes armoiries sur des ouvrages de jurisprudence qui lui ont été dédiés ; elles sont gravées sur bois au v° du frontispice des Arrêts et règlements du Parlement de Bretagne, recueillis par Dufail, avec les annotations de Malhurin Sauvageau, rev., corr. et augm. par Michel Sauvageau. Nantes, Maréchal, 1715, in-4o.

Le Parlement de la province de Bretagne ayant dans ses pouvoirs la police générale, régissait par ses arrêts tout ce qu’il importait de réglementer dans l’intérêt du bon ordre, de la sécurité et de la salubrité publiques. C’est en Vertu de ce droit que la police municipale entrait dans ses attributions. Le maire, placé d’une part entre l’intendant, représentant du pouvoir central, et le Premier Président, représentant du pouvoir provincial aussi bien administratif que judiciaire, n’avait à manifester son autorité restreinte qu’en ce qui touchait les intérêts civils de la cité. C’est ainsi que le Parlement prenait toutes les mesures de police nécessaires pour que l’enlèvement des boues et immondices de la ville de Rennes eût lieu de manière à ce que la propreté de la ville fût assurée ; après quoi le maire et le bureau de la communauté n’avaient plus qu’à donner à bail à un répurgateur, sous certaines conditions financières, l’adjudication de cet enlèvement par entreprise. On comprend dès lors comment il se fait que les armes du Premier Président soient coulées sur.la cloche destinée à ce service de répurgation. Les Archives de la ville de Rennes n’apprennent rien de relatif à la fonte de cette cloche en 1732 ; mais un arrêt de règlement de la police générale de la Cour, du 12 décembre i 733, présidé par Messire Pierre de Brilhac, Premier Président, dispose sur la proposition de ce magistrat, disant qu’il y avait plusieurs règlements à faire concernant la police : Art. VI. Que celui chargé de sonner tous les matins la cloche avant 9 heures en hiver et 8 heures en été pour avertir de nettoyer les rues sera payé de son service sur le pied de 408 liv. par an. (Arch. de la Mairie de Rennes, liasse n° 175.)

Cette cloche servait au gardien du Thabor, à Rennes, pour annoncer la