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rible. On voit à terre le corps décapité du pauvre moupi. Son féroce vainqueur combat tranquillement assis le dieu caché sous l’apparence du fils de sa victime, regardant avec indifférence ses membres épars jonchant le sol, et qui renaissent sans cesse ; mais il va recevoir de la hache enchantée le coup mortel. Dans le haut du tableau on aperçoit la forêt avec l’ermitage du mouni. Son troupeau de vaches fuit éperdu dans la montagne.

11. Le septième Avatara de Vichnou est sa seconde incarnation sous le nom de Rama. C’est le Ramatchandra. Le dieu avait résolu de prendre une autre fois naissance au sein d’une mortelle pour délivrer la terre des tyrans qui l’opprimaient, et y faire refleurir l’agriculture, les lois et la piété, il s’incarna dans la famille des rois de la race du soleil et il épousa la belle Sita, 1111e de Djamadagni, et il vécut dans les bois avec son frère Lackchouman, se consacrant tout entier à des œuvres de piété et de pénitence. Ravana, tyran de Lanka (l’île de Ceylan), géant à dix tâtes, parvint par ruse’ à lui enlever son épouse et l’emmena prisonnière dans son lie. Rama, désespéré et ne pouvant avec ses seules forces entreprendre de la délivrer, fit alliance avec Sougriva, incarnation du soleH et roi des singes, habitant des montagnes ; il lui donna une armée de singes commandés par son ministre Hanouman, non moins fameux par son génie que par sa rare valeur. Son armée de singes fut renforcée par celle des ours, que lui amena Jambavanta, Jeur roi, que d’autres appellent Djambouvan, et à la tête de ces troupes d’une nouvelle espèce, il marche, avide de vengeance, contre le ravisseur de sa jeune épouse. Le général des singes construit un pont de rochers ou plutôt une levée pour passer du continent indien dans l’Ile habitée par le tyran. Ils traversent ainsi le bras de mer et abordent au rivage. Une longue guerre a lieu ; avec l’aide des alliés il finit par remporter la victoire, défait et lue son ennemi, et recouvre son épouse. 11 n’était pas, toutefois, sans inquiétude sur ce qui avait pu se passer pendant sa longue séparation. Sita protesta de son innocence et de sa pureté, et pour que son époux n’en pût concevoir aucun doute, elle se soumit à l’épreuve du feu. Elle en sortit avec honneur, et l’heureux Rama l’accueillit avec transpoits. Ses guerres et ses aventures ont fourni au célèbre poète indien Valmiki, le sujet d’un immense poème sanscrit extrêmement curieux, intitulé itamayana ; elles sont le sujet d’une foule de sculptures et de peintures qui couvrent les pagodes et les monuments de l’Hindoustan. L’artiste indien a représenté dans son tableau le moment solennel où, après la victoire, le glorieux Rama reçoit l’hommage de ses adorateurs et des guerriers de son armée Le héros est assis sur son trône surmonté d’un parasol ; sa