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chaîne des êtres, pend sur sa poitrine. Bile tient sur un plateau qu’elle porte à sa bouche des têtes humaines, symbole des âmes qu’elle absorbe en son sein pojur les relancer de nouveau dans le monde.

22. On voit encore le mont Mér5u, sur lequel s’élève le palais de Khaïlaça avec ses arbres verdoyants, et d’où s’échappe le Gange se rendant dans l’Océan. Sur la prairie qui est au pied de la montagne sacrée est assise la déesse Bhavani. Elle a sur sa couronne une espèce de parasol. Bhavani armée et invincible prend le nom de Dourga. Elle a quatre bras ; de l’un elle tient une épée, de l’autre un lacet à nœud coulant, du troisième une fleur de lotus, du quatrième le plat symbolique contenant les têtes humaines figurant les âmes qu’elle a prises avec son lacet et qu’elle va absorber dans son vaste sein. Devant elle se tient debout un brahme adorateur, les mains jointes, dans l’attitude de la prière.

23. Dans le palais du Khaïlaça, la déesse Bhavani est assise sur une fleur de lotus ; d’une main elle tient une fleur de la même, plante aquatique, de l’autre le plat symbolique contenant les âmes humaines qu’elle va absorber dans son sein. A côté, sous la forme d’un bélier, est Aghni, dieu du feu dans la mythologie hindoue, qui rappelle à la fois l’ignis et l’agnus des Latins.

24. Dans une des prairies du Khaïlaça est assise sur une fleur de lotus la déesse Bhavani-Dourga, dont la puissance est caractérisée par huit bras, d’où son nom de Bhavani âta bhôdja, Bhavani aux huit bras. Les mains de ses deux bras naturels sont jointes pour prier le dieu Siva son époux ; de ses autres bras adventices, l’un porte un parasol au-dessus de sa tête couronnée, un second un sceptre, un troisième un ordre sous une enveloppe cachetée, un quatrième le trisoula ou trident, un cinquième une grande épée, un sixième, enfin, le plat symbolique contenant les âmes qu’elle va absorber. Elle a sur le front un troisième œil, pour montrer qu’elle étend ses regards sur le ciel, la terre et les eaux, trois régions que le peintre a figurées au-dessus, autour et au-dessous d’elle.

25. La déesse Bhavani-Dodroa, épouse de Siva, ayant sur la tête une triple couronne surmontée d’un parasol. Elle a huit bras armés des instruments de la destruction ; l’un porte le trisoula ou trident, un autre le tchakra ou roue de feu, quatre sont armés d’épées, le poignard dans un autre, et enfin, dans la dernière, le plat symbolique contenant les âmes qu’elle va absorber’. Devant son front est le croissant de la lune. Elle est montée sur le dragon Ghinguè, qu’on prétend avoir dévoré le mauvais génie Açour-Radj*. Au-dessus de sa tète vole le- corbeau Kaka-Bhouçoud», qui chanta la guerre entre Bhavani-Dourga et les