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28. Bhavani-Kalika ou la noire, MaharKali la grande noire, une des formes sinistres de l’épouse de Siva le destructeur. Elle est assise dans le Kbatlaça. La couleur de sa peau lui donne son surnom. Elle a quatre bras : de l’un elle tient le tchakra ou cercle figurant l’éternité, d’un autre une fleur de lotus, du dernier le plat symbolique contenant les âmes des humains privés de la vie. Elle accompagne Siva dans les enfers pour juger et punir..

29. Après les grands dieux et leurs compagnons viennent les dieux du second ordre. De Siva-Ichouara et de Bbavani-Dourga naquit Ganeça, en langue tamoule Pouléar, dieu de l’intelligence et de l’année, de l’invention, des nombres, de la destinée, du succès. Sani, dieu de la planète Saturne, ayant brûlé par un regard la téte de cet enfant, elle fut remplacée par une téte d’éléphant, symbole de la force paisible, de la sagacité et de la prudence. On l’appelle Douematoura, qui a eu deux mères, savoir : Bhavani à qui il doit son corps, et l’éléphante à qui il doit sa téte. Il est le chef de tous les ordres de divinités inférieures qui forment la Cour de Siva ; de là son nom de Ganéça. On le représente ordinairement avec un gros ventre. Un loir ou rat des champs, emblème de la prévoyance, est la monture de cet être colossal, et c’est sur ce coursier qu’il parcourt l’univers pour savoir qui lui rend hommage et le néglige. Il est assis sur la fleur du lotus, et il est décoré du cordon des brahmes. Dans une de ses quatre mains il tient une épée, dans l’autre le crochet avec lequel les mahoutas ou cornacs conduisent les éléphants, dans une troisième un plat, et dans la quatrième un petit gftteau en forme de boulette, qu’il vient de prendre dans le plat et qu’il présente pour nourriture à son rat. Le croissant de la lune est devant lui. Ganéça sur son rat, c’est la lune (tchandra qui est masculin dans la langue des Indes), de même que son frère Skanda sur son paon, c’est le soleil.

30. Cartikeia, second fils de Siva et de Rhabani-Dourga, .ainsi appelé parce qu’il fut élevé par les sept nymphes de la constellation appelée Critika ou les pléiades. 11 a un autre nom qui est Skanda ; on le désigne aussi sous celui de Courmara, jeune. Sa couleur est jaune. Il est le dieu de la guerre, le général des armées célestes, et il parcourt le monde d’une manière infatigable, monté sur un paon aux cent yeux, emblème de la fierté et sans doute de la vigilance. 11 habite avec Siva sur le Khallaça, et dans le tableau on l’y voit sur sa monture. Ou aperçoit aussi le mont Mérou, d’où tombe le Gange se rendant dans l’Océan. Cartikeia est le héros du soleil rayonnant de jeunesse. Sur son paon magnifique il en est la personnification, comme son frère aîné sur son rat est celle de la lune.