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bout, il imprime à la roue un mouvement rapide de rotation qui régularise le travail. Le tourneur qui reçoit la pièce ébauchée, l’asseoit d’abord sur sa base à l’extrémité de la téte du tour, puis il polit cette lasse avec une estèque, surtout vers les bords, et la rend déliée autant qu’il est nécessaire pour lui donner de la transparence ; il la racle & plusieurs reprises. la mouillant chaque fois t.nt soit peu si elle est trop sèche, de peur qu’elle ne se brise. Puis un ouvrier emporte en équilibre sur ses épaules une planche longue chargée de porcelaines, qui est déposée sur un séchoir à l’air libre.

11. — Dans un autre atelier, des ouvriers placés sous un appentis procèdent au finissage. Le vase renversé est embouti sens dessus dessous sur un mandrin placé sur l’axe vertical de la roue dentée du tour & potier. Le tourneur, assis devant, imprime avec le pied le mouvement de rotation à cette rooe. Lorsque la lasse est sèche et qu’elle a de la consistance, il termine l’extérieur du vase avec le tournassin. Les pièces sont ensuite transportées avec soin dans des paniers pour être mises en couverte.

12. — A l’atelier de l’émaillerie, placé dans une légère construction ouverte, le trempeur met la couverte délicatement par immersion verticale dans un baquet. Le pied de la porcelaine est toujours demeuré massif. Ce n’est qu’après qu’elle a reçu ce vernis qu’on la met sur le tour pour creuser le pied. On la pose à cet effet sur un mandrin à renversoir placé sur l’axe vertical de la roue dentée, et on creuse à l’outil, après quoi on y peint un petit cercle et souvent une marque ou une lettre en couleur. Quand cette peinture est sèche, on vernisse le creux qu’on vient de faire sous la tasse, puis on enlève la couverte du pied afin qu’elle n’adhère pas au support sur lequel on la placera pour cuire, et c’est la dernière main qu’on lui donne, car après avoir été sécbée quelque temps sous le hangar, elle se porte du laboratoire an fourneau pour y être cuite. Un homme tient’ en équilibre sur ses épaules une planche longue et étroite, sur laquelle sont rangées les porcelaines crues qu’il porte avec soin, sans crainte de briser la marchandise.

13. — Atelier de fabrication des étuis ou cassettes (improprement gazettes), dans lesquelles doivent être encastées les pièces destinées & la cuisson. Elles sont faites d’une terre, forte appelée lao-tou et d’une terre huileuse nommée yeou-tou Ces deux sortes de terre se tirent en hiver de certaines mines fort profondes où il n’est pas possible de travailler pendant l’été. On les apporte toutes préparées d’un gros village qui est au bas de la rivière, à une lieue de King-ti-tchin. Les ballons de cette