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coite ; on découvre l’œil, et avec une pince de fer ou ouvre une cassette. Le dessin représente un Chinois montant dans une échelle pour faire cette vérification ; un autre ouvrier lui tend la pince ; pendant ce temps, des hommes fendent des bûches de bois en quartiers longs et étroits, qu’on jette dans les alandiers situés au bas du premier four, alimentant -le feu jusqu’à ce qu’on juge que la cuite est parfaite.

17. — Après un espace de temps variable, le feu étant éteint et les fours refroidis, on ouvre les fours en démurant les portes. On en relire les rangées de cassettes, qu’on remet en piles après les avoir vidées. Cette opération d’ouverture de la fournaise se fÿit en présence d’un officier, qui en fait la visite et prend le cinquième de chaque sorte pour l’empereur. On s’assure du poids des marchandises qu’a donné la fournée et le comptable en tient note. Cette première cuisson constitue ce qu’on appelle le dégourdi. Les pièces décastées sont emballées dans des paniers pour être transportées à l’atelier des peintres, où elles doivent recevoir le décor.

18. — Il est temps d’entrer dans l’atelier des hoa-pei, ou peintres de porcelaines. Ils sont dans un enclos particulier, dont un portier garde avec soin l’entrée et où il ne laisse pénétrer que le directeur de l’établissement, accompagné d’un mandarin qu’il conduit voir les procédés de peinture des artistes de ses ateliers. Ce visiteur de distinction était arrivé élevé sur une grande chaise bien ornée que deux hommes portaient sur leurs épaules ; les porteurs se retirent. Le mot mandarin n’est pas chinois, et dérive du portugais mandar, commander. Il est synonyme de quâm, en chinois, officier civil ou militaire du gouvernement On peut voir ici la différence des costumes du négociant et du mandarin. Tous deux portent le p6, longue robe flottante descendant jusqu aux pieds avec manches fort longues. Mais le négociant porte par-dessus le ma-qoua, surtout à manches amples qui se boutonne par-devant et descend jusqu’à la ceinture, tandis que le mandarin porte un autre vêtement plus spécialement affecté à ces officiers publics et à la toilette de fêle ou de cérémonie, c’est le taUqoua, surtout ample. flottant, qui descend jusqu’aux genoux et a de larges manches relevées pour ne pas gêner le mouvement des mains. Le directeur montre au mandarin comment le travail de la peinture est partagé dans un même laboratoire entre plusieurs décorateurs qui tiennent le pinceau ; l’un trace les filets du marji, l’autre peint les fleurs du fond. Le rouge domine : il se fait avec le tsao-fan, ou couperose, qui, décomposée par le feu, donne l’oxyde de fer rouge qu’on nomme colcothar.