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petite poche sous le ventre. Il ne paraît pas qu’il existe an Fo-kien. pas plus que les singes ; mais ce n’est point un solipède, c’est un bouquetin, en chinois Xe (moschus moschiferus, Lin.), et si son pelage grossier est teinté de brun, de fauve et de blanchâtre, de même que les chevaux étranges figurés dans le dessin chinois, rien ne le rapproche par la forme d> s chevaux sauvages et des héiniones des steppes et des lieux montagneux de la Mongolie. comme on peut s’en convaincre en voyant le musc figuré dans la pl. 3.6 du t. II du Voyage de Taoemier aux Indes et dans les Mammifères de MM. Chenu et Desmarets, t. V, p. 88. Rien d’ailleurs n’a montré jusqu’ici dans le thé la présence du musc. Sa composition est connue par les travaux, de MM. Blondean et Guibourt ; les belles analyses chimiques de M. Peligot ne l’ont fait apercevoir dans aucun thé. Il faut donc placer toute cette représentation au nombre de ces histoires extraordinaires débitées par les Chinois pour induire les étrangers en erreur sur l’origine de l’arome du thé.

10. — La feuille de thé ainsi recueillie est transportée à l’établissement. Un homme pèse avec une balance, construite dans le système de nos romaines, les paniers de thé que lui apportent des femmes. Un comptable, assis à son bureau, tient note du poids. C’est la surveillance du fisc, qui trouve une source abondante de revenus dans les taxes dont il frappe le commerce du thé.

11. — Les feuilles, une fois cueillies, sont soumises à une dessication lente en les exposant à l’a r et au vent. On les étend par terre pour les faire sécher au soleil. Pour prévenir la fermentation, des ouvriers ont soin de les remuer avec les mains ; ils les retournent souvent, les frottent et les roulent.

12. — Atelier de femmes. On sépare les grosses feuilles des fines Les ouvrières, armées de ciseaux, coupent le pétiole des feuilles de thé ; car celles qui sont destinées à la fabrication du thé vert n’en doivent point avoir. Elles malaxent légèrement les feuilles avec la paume des mains, sans se servir des doigts, en les passant d’une main à l’autre, les laissant tomber dans le panier, les reprenant, et continuant ainsi jusqu’à ce que les feuilles soient devenues souples comme de la peau.

13. — Le thé subit alors un second pesage. Il reste pendant quelque temps exposé à l’air dans des paniers ou sur des claies.

14. — Vient maintenant l’opération importante et difficile de la torréfaction. L’ouvrier qui en est chargé est debout en face d’une bassine en fonte chauffée par un fourneau en maçonnerie dans lequel brûle un feu clair. Un homme lui apporte un panier dans lequel sont les feuilles fral-