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pas moins d’éclat que les vives couleurs de l’oiseau léger dont le poids fait à peine fléchir les roseaux. Il y a bien longtemps qu’un vieil auteur, le P. Martin-Martini, décrivait, avec un enthousiasme naïf, les beaux lacs de la province de Kiang-si couverts de ces magnifiques plantes (Descr. géogr. de la Chine, p. 106 et 107). Les autres missionnaires n’ont pu en parler plus froidement. Il n’est rien de comparable, disent-ils, à l’effet que produit ce nénuphar sur les étangs et les grands bassins. Les jeunes poêles chinois aiment à chanter les promenades en bateau au clair de lune dans les étangs bordés de nénuphars en fleurs et illuminés par des essaims de lucioles et de mouches phosphorescentes (Mém. conc. l’hist., les sc., les arts des Chin., par les missionnaires de Pékin, t. III, p. 437 ; Y Empire chinois, par le P. Hue, t. II, p. 356 à 358). Les Chinois donnent à celle plante aquatique, ornement de leurs eaux, le nom de lien-hoa, et à ses belles fleurs le nom de hia-hoa. C’est le nymphœa nelumbo de Linné. On voit quelquefois sur des vases de porcelaine de la famille rose la fêle des nélumbos, célébrée avec pompe dans les gynécées chinois, une servante gravissant les degrés d’un pavillon bâti sur l’étang couvert de fleurs et rapportant son odorante récolte à des femmes qui, dans l’intérieur, garnissent des cornets et les disposent sur les tables et les étagères ; des dames, dans un intérieur, s’oflrant des bouquets ou s’enivr nt du parfum des nélumbos placés dans les vases (Jacquemart, Merv. de la cér., I, p. 99). Mais les bons missionnaires ne négligent pas pourtant la description botanique du lien-hoa pour le faire connaître aux savants d’Europe. Ils le font aussi remarquer au point de vue utilitaire ; ses graines, qui s’appellent tien-tse, se mangent cuites à l’eau et au sucre, et elles font les délices-des gourmets. Sa gigantesque raeine, qui se nomme ngeou, est d’une très-grande ressource pour les préparations culinaires ; de quelque manière qu’on l’arrange, elle est très-saine et d’un goût excellent. Les feuilles sont d’un grand usage pour envelopper toute espèce d’objets.

Dans l’ordre des Grimpeurs, on remarque ici des perroquets ; mais il est douteux qu’ils soient originaires de la Chine.

L’ordre des Gallinacés présente la brillante famille des phasianidées. Un oiseau, qu’il ne faut pas confondre avec le paon, est Yéperonnier ; c’est certainement lui qu’Henry Ruysch, d’Amsterdam, a représenté en 1718 dans son Theatrum animalium, tab. 23, sous le nom de pavo japonensis major, et que Linné, t. I, p. 279, a désigné sous le nom de pavo bicalearatus. Son nom d’éperonnier lui est donné par Buffon t. II, p. 368, in-4», et c’est sous ce nom qu’il est figuré par Mauduyt, Encycl. méth., Omith., t. I, p. 684, pl. 83, fig. 2. L’abbé Grosier, Descr. gèn.