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touche laqué-burgauté représentant un paysage avec fabriques.

Les Japonais ont seuls imaginé de revêtir de laque la porcelaine et d’y exécuter en mosaique’de nacre les plus fins tableaux. Le burgau est une espèce de coquille uni valve du genre turbo ; son épiderme noirâtre et mate recouvre une nacre assez belle qui, avant que la navigation nous apportât les haliotides et les pintadines mères perle des Indes et de l’Amérique servait à nos marqueteurs pour leurs incrustations. Une fois l’habitude prise, le mot burgau, a servi à désigner les travaux de nacre, quelle que fût l’origine de la matière. La décoration de la laque burgautée est agreste ; sur le fond, d’nn noir parfait, se détache un paysage en mosaïque chatoyante. Les pièces, d’une ténuité extrême, sont découpées avec habileté et coloriées artificiellement de manière à varier l’effet defe ondes nacrées. On ,a peine à comprendre que la patience humaine puisse arriver à ce point de tailler une à une les feuilles d’un arbre. L’assemblage et la combinaison de ces pièces annoncent au moins, autant de talent que d’adresse (Jacquemart, Merv. de la cèr., I, p. 175, 1761.

H. 0m05. — Le bouchon manque.

1641-1642-1643. — Trois petits Pots cylindriques, décor bleu sur fond blanc : — H. couvercle comptas, 0m08.

1644. — Écritoire, décor bleu sur fond blanc.

Provenant du Parlement de Bretagne et donnée au Musée de la ville par la Cour d’appel de Rennes. — H. 0m05. — Le godet manque.

B. Laques.

Le P. Charlevoix, dans son Hist. du Japon, t. 1, ch. 27, parle du vernis et a décrit et figuré, p. 351, l’arbre d’où il se tire. Les lettrés, dit-il, le nomment sitz ou sitzdju, c’est-à-dire plante de sitz, et la langue vulgaire urus, urusi ou urus-noki, l’arbre qui donne le véritable vernis. Il croît dans la province de Fingo et dans 111e de Xicoco, mais le meilleur de tous, est celui de la province de Jamatto. Cet auteur donne les procédés d’extraction. Voyez aussi l’abbé Raynal, t. II, p. 220.

On sait maintenaint qu’on l’extrait du rhus vemix ; son nom correct est ourousi-no-ki. Ce précieux vernis est appliqué par les Japonais, sur toutes sortes de matières, avec une supériorité incontestable (Ja Merv. de la cèr., I, p. 175).