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quer. Je rappellerai seulement qu’on trouve dans Isaïe, X, 24 : Adtmaï lehovah Tsebaoth, qu’on traduit par le Seigneur Dieu des armées (célestes ) ; qu’Éloë est également en hébreu un nom de Dieu, dont la racine est El, et qu’on trouve sous sa désinence plurielle Elohirn au premier verset de la Genèse. Or dériverait du grec wpatoç (le serpent TJrœus), d’autant plus que le serpent joue un grand rôle dans ce système. Cependant il parait plus probable que ce terme est emprunté à l’hébreu our, qui veut dire lumière ; c’est aussi, sous la même signification, le nom copte du dieu-soleil Horus. Quant à Nous, c’est en grec, chez les néoplatoniciens, le principe de l’entendement humain. Saint Irénée, à la fin de son 2e Livre, donne de ces divers mots d’autres explications compliquées ; mais comme elles reposent sur des différences de signification produites par de légères mutations de lettres qui, sans changer peu de chose à l’assonance, changent le sens littéral en introduisant un sens mystique, je n’en parlerai point : ce serait entrer dans les arcanes de la kabbale. Toutes ces explications ont leur utilité, parce qu’on retrouvera quelques-uns de ces noms sur les pierres ophites du Musée de Rennes. Aux doctrines que je viens d’exposer se rattachaient les anciens systèmes astronomiques ou astrologiques. Avec le serpent biblique se confondait le dieu égyptien Chnouph : ce dernier porte une tête de lion et une auréole radiée, car il est l’emblème du Soleil, qui a son exaltation dans le signe du Lion. Le nombre de dix rayons est une allusion à la théorie des décans. Chacun des douze signes du zodiaque se partageait en trois dizaines de degrés. Un génie tutélaire était chef de chaque tiers de signe ou décan, et le dieu-soleil parcourait successivement les 36 décans. Celte division était importante dans la science astrologique ; elle était essentielle pour tirer le thème de la nativité, car suivant les principes généthliaques, le génie qui siégeait dans le décan du dixième de signe qui montait au moment de la naissance, présidait à la vie entière de celui qui venait au monde ; c’était le dieu de l’horoscope. Les Égyptiens précisèrent encore davantage cette influence. Le corps humain était divisé en 36 parties, à l’imitation du zodiaque et de ses 36 divisions, et chaque partie était mise sous la protection d’un décan qu’ils invoquaient par son nom, et qui ne manquait pas de guérir la partie malade soumise à son inspection. Necepso, un des maîtres de l’astrologie égyptienne, avait lié l’influence de chaque décan aux différents états de la santé de l’homme, et cherché dans cette science des remèdes contre les maladies et des préservatifs pour la santé. La pierre gravée qui nous occupe en offre un curieux exemple. On ne peut passer sous silence ce qu’en dit le médecin grec Gallien (Galen., De simpl. medic. facult.,