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de corymbes figurés par des points blancs (Propert., El., lib. U, 1140 ; III, 754). La cuisse droite et les pieds sont semblablement ornés. Il y en a devant lui, sous ses pieds ; on en voit sur le fond. Ces colliers ou guirlandes de graines sont propres à l’initiation. De la main droite il tient un thyrse où est nouée une bandelette & franges flottantes. De la main gauche, qui tient aussi un collier de corymbes, il présente l’œuf lustral, symbole de la pureté de l’âme, l’œuf regardé comme le principe de toutes choses, l’emblème de l’origine du monde, et contenant, suivant les orphiques, le germe de tout ce qui existe (Plutarc., Sympos., lib. II ;

— Macrob., Satum., VU, 16 ; — Creutzer, Symb., 1,170). Ces œufs symboliques se font voir partout dans cette ’scène d’initiation. Il y en a trois sur chacun des deux autels ; il y en a à terre, dans un cercle, trois groupes de trois. Ces œufs jouent un rôle important dans les sacrifices, les purifications et les mystères (Ovid., De art. am., II, 329 ; — Juv., Sa t., VI, 518). M. de Laborde a fourni des explications très-plausibles de ces différents emblèmes, t. I, p. 16, et il a donné diverses représentations de vases grecs où l’on voit ainsi figurés des initiés aux mystères. On citera particulièrement la pl. XIII du t. I«r, où se trouve dessiné un éphèbe semblable A celui qui existe sur le vase de Rennes. Le revers n’offre qu’un fleuron A palmettes.

H. 0D120. L. du trèfle 0m09.

131. — Vase se rapprochant du genre Lecythus (Aïxo6oî). Le col où était attaché l’anse est brisé ; la panse, de forme ovoïde, repose sur une base en forme de disque. Il est orné, comme le précédent, d’un sujet se rattachant aux mystères. Une initiée vêtue d’une tunique longue, assise, tenant de la main gauche un plat à offrandes, se retourne pour faire de la droite une libation sur un autel. Au-dessus, on voit une feuille de vigne et la bandelette sacrée garnie de ses franges.

Le procédé d’exécution est le même. Ce sont des dessins ronges se détachant en réserve sur le fond noir, avec des retouches de blanc par-dessus. Mais cette dernière couleur, étant appliquée à cru après la cuisson, n’a pas tenu et s’est mal conservée. On a peine A distinguer la couronne de corymbes et le collier dont la femme est ornée. La guirlande qu’elle tient de la main qui sacrifie, et les œufs lustraux exprimés par des points blancs, sont effacés.