Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/126

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humilité, laquelle est aussi grande que la largeur du cercle, c’est-à-dire que la connaissance de soi-même pour autant, je le répète, qu’elle s’achève en moi. Sans cela cette connaissance ne serait pas un cercle sans commencement ni fin : elle aurait un commencement, qui est la connaissance de soi, mais elle se perdrait dans le vide, si elle ne se terminait à moi. L’arbre de la Charité se nourrit donc dans l’humilité ; cet arbre porte un rejeton latéral qui est la vraie discrétion. La moëlle de cet arbre de la charité c’est la patience qui est le signe certain de ma présence dans une âme et de l’union de cette âme avec moi.

Cet arbre, ainsi doucement planté, porte des fleurs embaumées de vertu, aux odeurs multiples et variées. Il produit un fruit d’utilité pour le prochain, suivant le zèle que met celui-ci à recevoir le fruits de mes serviteurs. Vers moi, il fait monter un parfum de gloire et de louange à mon nom ; parce que c’est moi qui le créai. C’est ainsi qu’il a sa fin, c’est-à-dire en Moi son Dieu qui suis la vie durable et qui ne peut lui être enlevé, si ce n’est qu’elle le veuille. Tous les fruits quels qu’ils soient que produit cet arbre, sont donc assaisonnés de la discrétion, puisqu’ils sont tous unis ensemble comme il a été dit ci-dessus.