Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/163

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d’innocence, l’homme devint un animal immonde ; il eut à lutter contre toutes les choses créées qui lui auraient été soumises s’il fût demeuré dans l’état où je l’avais placé. En l’abandonnant, il a transgressé mon commandement et mérité la mort éternelle, pour l’âme et pour le corps.

Dès qu’il eut péché, il fut assailli par un torrent impétueux qui toujours vient le battre de ses eaux ; il lui fallut endurer peines et tourments : tourments du côté de lui-même, tourments du côté du démon, tourments du côté du monde. Tous se noyaient dans ce torrent, et aucun, avec toutes ses justices personnelles, ne pouvait arriver à la vie éternelle. C’est pourquoi, voulant porter remède à de si grands maux, qui étaient vôtres, je vous ai donné mon Fils comme un pont, sur lequel vous puissiez passer le fleuve sans vous noyer. Ce fleuve, c’est la mer pleine de tempêtes de cette vie ténébreuse.

Vois donc quelles obligations la créature a envers moi, et combien elle est ignorante, pour vouloir encore se noyer et ne pas accepter le secours que je lui ai donné.