Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/171

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prochain. Ils ne peuvent cultiver l’une sans l’autre : souviens-toi que tout mal et tout bien se fait par le moyen du prochain.. C’est ainsi que vous êtes mes ouvriers, envoyés par moi le grand et éternel Ouvrier, qui vous ai entés sur la Vigne par l’union que j’ai faite avec vous.

Dis-toi donc bien que chaque créature raisonnable a sa vigne immédiatement attenante à celle du prochain. L’une et l’autre sont tellement conjointes, que nul ne peut se faire du bien ou se nuire à soi-même qu’en même temps il ne fasse du bien ou ne nuise au prochain. Tous ensemble vous ne formez qu’une seule vigne universelle, qui est la société des chrétiens unie à la vigne du corps mystique de l’Église dont vous tirez la vie. Dans cette vigne est planté un Cep, mon Fils unique, sur lequel vous devez être greffés. Si vous n’êtes entés sur lui, vous êtes par là même en rébellion contre la sainte Église, vous êtes comme des membres retranchés du corps et qui par le fait entrent en décomposition. Il est vrai que, pendant que vous en avez le temps, vous pouvez vous débarrasser d’abord de cette pourriture du péché par un vrai repentir et recourir à mes ministres qui sont mes ouvriers et qui ont en dépôt les clefs du vin, c’est-à-dire du sang, sorti de cette vigne. Ce sang est si efficace et si parfait qu’aucun défaut dans le ministre, ne peut altérer le fruit de ce sang. C’est la charité qui relie les rameaux au cep par une véritable humilité, acquise dans une connaissance vraie de soi-même et de Moi. Ainsi tu vois que je vous ai tous envoyés