Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/187

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Ils sont comme le flambeau placé sur le chandelier pour montrer la voie de la vérité qui mène à la vie dans la lumière parfaite, comme je t’ai dit. Aussi peuvent-ils t’assurer, pour l’avoir éprouvé en eux-mêmes, que chaque homme a la lumière nécessaire pour connaître la vérité, s’il le veut bien, c’est-à-dire s’il ne veut pas éteindre la lumière de la raison, par un amour égoïste et désordonné. Oui, telle est bien la vérité ! Sa doctrine est vraie ; elle vous demeure comme une nacelle, pour transporter l’âme au-delà de la mer orageuse et la conduire au port du salut.

Ainsi tout d’abord, je vous ai fait un pont visible qui est mon Fils, quand je l’envoyai vivre parmi les hommes. Puis, quand ce pont visible s’est levé vers le ciel, il est resté parmi vous le pont et le chemin de la doctrine unie pour toujours, comme il a été dit, avec ma Puissance, avec la Sagesse de mon Fils et avec la Clémence de l’Esprit-Saint. Cette Puissance communique la vertu d’agir à qui suit cette voie, la Sagesse lui donne la lumière pour lui faire connaître la vérité, et l’Esprit-Saint lui octroie l’amour qui consumme et détruit tout amour sensuel, pour ne laisser dans l’âme que l’amour des vertus.

Ainsi, de toute manière, par sa présence visible ou par sa doctrine, il est la Voie, la Vérité et la Vie, et cette voie est le pont qui conduit dans les hauteurs du ciel. C’est ce qu’il a voulu faire entendre quand il a dit : "Je suis venu de mon Père et je retourne à mon Père et je reviendrai vers vous" (Jn 16, 28),