Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE VII

(37)

De la seconde accusation, où l’homme est convaincu d’injustice et de faux jugement, en général et en particulier.

Cette seconde réprimande, ma très chère fille, se fait entendre au dernier moment, alors qu’il n’y a plus de remède. L’homme est au porte de la mort, et là il retrouve le ver de la conscience, qu’il ne sentait plus, aveuglé qu’il était par l’amour-propre ; mais, à cet instant de la mort, quand l’homme s’aperçoit qu’il va tomber entre mes mains, ce ver commence à se réveiller et à ronger la conscience de ses reproches à la vue des grands maux où il a été conduit par sa faute. Si cette âme avait alors la lumière qu’il faut pour connaître son péché et en concevoir du repentir, non à cause de la peine de l’enfer qui en est la suite, mais pour moi qu’elle a offensé et qui suis la souveraine et éternelle Bonté, elle trouverait encore miséricorde. Mais elle franchit encore cet instant de la mort, sans une lumière, avec le seul remord dans sa conscience, sans l’espérance dans le Sang, tout entière à sa propre souffrance, se lamentant de sa perte, sans un regret de mon offense : elle tombe ainsi dans l’éternelle damnation. C’est alors que ma justice intervient