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CHAPITRE XXII

(52)

Comment si les trois puissances de l’âme ne sont pas unies ensemble, il est impossible d’avoir la persévérance sans laquelle on ne saurait arriver à la fin.

Je t’ai expliqué que les trois gradins figuraient de façon générale les trois puissances de l’âme. C’est elles qui sont ces trois degrés dont on ne peut gravir l’un sans l’autre, si l’on veut passer par la doctrine, par le pont de ma Vérité. Si elle ne tient unie entre elles ces trois puissances, l’âme ne saurait non plus avoir cette persévérance dont je t’ai parlé précédemment, lorsque tu me demandais à quel moyen devaient recourir les voyageurs pour sortir du fleuve, et quelle était la signification précise de ces trois degrés. Je te dis alors que, sans la persévérance, nul ne pouvait toucher au but. Or il y a deux buts, qui tous deux exigent de la persévérance, le vice et la vertu. Si tu veux arriver à la vie, il faut persévérer dans la vertu ; qui veut aller à la mort éternelle, n’a qu’à persévérer dans le vice. Ainsi, par la persévérance, l’on vient à moi, qui suis la Vie, et l’on va au démon, qui donne à boire l’eau de mort.