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CHAPITRE XXXVII

(67)

De l’erreur des mondains qui aiment le service de Dieu pour leur propre consolation.

A propos de cet amour imparfait, je veux te parler d’une illusion, à laquelle se laissent prendre ceux qui veulent bien m’aimer pour le motif qu’ils y trouvent leur propre consolation.

Sache-le donc, quand mon serviteur m’aime ainsi, imparfaitement, c’est beaucoup moins moi qu’il cherche, que la consolation pour laquelle il m’aime. On s’en peut convaincre à ce signe que, dès que lui manquent les consolations spirituelles ou temporelles, il se trouble.

Aux consolations temporelles tiennent surtout les hommes du siècle, qui ne laissent pas que d’accomplir quelques actes de vertu tant que qu’ils sont dans la prospérité. Mais viennent les revers, que je leur envoie pour leur avancement, et les voilà qui se relâchent de ce peu de bien qu’ils faisaient. Demandez-leur pourquoi ce trouble ! "Parce que, répondront-ils, j’ai eu du malheur, et ce peu de bien que j’accomplissais me paraît peine perdue, parce que je ne le fais plus, me semble-t-il, avec ce cœur et cet esprit que j’y mettais autrefois. C’est bien le revers