Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/380

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c’est par elle qu’ils ont connu ma Vérité. Cette Vérité, qui alors paraissait obscure, apparaît aujourd’hui en pleine lumière, aux esprits les plus grossiers comme aux plus subtils, à quelques nations qu’ils appartiennent, et chacun la reçoit selon sa capacité, et aussi suivant les dispositions qu’il veut apporter à la connaître, car je tiens compte de leurs dispositions.

Tu vois donc que l’œil de l’intelligence a reçu la lumière infuse par grâce, supérieure à la lumière naturelle, et, par elle, les Docteurs et les autres Saints ont connu la lumière dans les ténèbres. Ainsi des ténèbres est sortie la clarté, puisque l’intelligence fut avant que ne fût formée l’Ecriture, et c’est de l’intelligence ainsi éclairée qu’est venue la science, car c’est en voyant qu’elle discerne le vrai.

C’est grâce à cette lumière que les saints Patriarches et les Prophètes connurent et annoncèrent l’avènement et la mort de mon Fils. C’est elle qui éclairait les Apôtres, après l’avènement de l’Esprit-Saint qui les inonda d’une clarté surnaturelle. C’est elle aussi que possédaient les Evangélistes, et les Docteurs et les Confesseurs et les Vierges et les Martyrs, qui, tous, furent illuminés de cette parfaite lumière.

Et chacun l’a reçue de manière différente, suivant que le demandait son propre salut ou le salut des créatures, ou le besoin de ceux chargés d’enseigner les saintes Ecritures. Les saints Docteurs l’ont eue par la Science avec laquelle ils ont interprété la doctrine de ma Vérité, la prédication des