Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/430

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Voilà le fruit que produisent ces larmes, unies à la charité du prochain. A la table de la très sainte Croix, l’âme mange cette nourriture en compagnie de l’Agneau immaculé mon Fils unique, dans un désir ardent et douloureux, dans une tristesse intolérable de l’offense qui m’est faite. Ce ! te peine cependant n’est pas afflictive ; l’âme n’en souffre pas pour elle-même, puisque l’amour, par la véritable patience, a détruit toute crainte et tout amour-propre par lequel on est sensible à sa propre peine. Cette peine est pleine de douceur, au contraire ; elle n’a pour objet, que l’offense qui m’est faite et la perte du prochain, et elle a sa source dans la charité. C’est pourquoi cette peine embrasse l’âme ; et elle est en même temps pour elle une cause de joie, parce qu’elle lui fournit la preuve indiscutable de son union avec Moi par la grâce.