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CHAPITRE VII

(104)

Comment la pénitence ne doit pas être considérée comme le fondement ni comme le principal effet de la perfection, qui est l’amour de la vertu.

J’ai répondu, très chère fille, à tes deux premières questions. Je vais maintenant résoudre la troisième. Je te demande d’apporter à cet exposé une attention toute particulière, pour te reprendre toi-même, Si parfois le démon ou la faiblesse de ton esprit te portaient à vouloir conduire, ou à désirer voir marcher tous mes serviteurs, dans la voie que tu as suivie toi-même. Rien ne serait plus contraire à la doctrine que tu as reçue de ma Vérité.

Souvent, en effet, il arrive qu’en voyant nombre de créatures marcher dans le chemin d’une austère pénitence, l’on souhaite de voir toutes les âmes s’engager dans cette voie : si l’on en remarque qui ne la prennent pas, on s’en indigne, on s’en scandalise en soi-même, on estime qu’elles ne font pas bien.

Quelle erreur pourtant, et sache-le comprendre !

Celui que l’on juge ainsi comme faisant mal, parce qu’il accomplit moins de pénitences, bien souvent, fera mieux et sera plus vertueux, que l’homme austère qui murmure contre lui. Je te l’ai