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CHAPITRE IX

(106)

Des signes auxquels on connaît que les visites et les visions spirituelles sont de Dieu ou du démon.

Je vais t’exposer, à présent, comme tu l’as demandé, le signe que je donne à l’âme, pour qu’elle puisse discerner les visites qu’elle reçoit par mode de visions ou autres consolations spirituelles, dont elle se croit favorisée et reconnaître Si elles sont de moi ou non. Le signe de ma présence, ai-je dit, c’est l’allégresse que je laisse dans l’âme après ma visite, et le désir de la vertu, spécialement de la vertu de véritable humilité, jointe à l’ardeur de la divine charité.

Tu m’as demandé si, dans cette allégresse, ne se pouvait pas glisser quelque illusion ; et, s’il en était ainsi, tu voudrais suivre le parti le plus sûr et t’en tenir au signe de la Vertu, qui ne peut être trompeur. Je te dirai donc l’erreur qui s’y peut mêler et à quoi tu pourras reconnaître que cette joie spirituelle est vraie ou fausse.

Voici comment l’erreur peut t’égarer.

Je veux que tu saches, que la créature raisonnable qui aime ou désire un bien, ressent une joie dés qu’elle le possède. Et plus elle aime ce bien