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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/116

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POÉSIES DE 1830

102 POÉSIES DE 1830 Peu après l’avoir écrite, Marceline l’envoya à Duthilloul en l’accompagnant d’un mot charmant : "…Je me dépêche, avant d’être alitée moi-même, de vous envoyer le tribut de cette tendresse que je nourris pour mon pays regretté. L’amour que je lui porte va souvent jusqu’à la douleur ; car je m’en sens si loin, si séparée… Enfin, Monsieur, je juge qu’au mi- lieu de votre doux et heureux ménage, Les ramiers que je vous envoie trouveront un gracieux accueil. Ce petit tableau d’une vraie amitié vous fera un moment sourire et quelqu’un vous répondra, (Lettres inédites de Douai). Trois ans après, Marceline reprenait ses vers et en don- nait une nouvelle version. En les adressant sous leur nouvelle forme à son oncle Constant, elle lui mandait : "Voilà ce que je vous envoie : cette lettre et Les deux ramiers que j’ai faits cet hiver d’après nature : ils étaient bien jolis et amoureux comme en plein été, , (Lettre publiée par A. Pougin). 10. Quand les cloches du soir dans leur lente volée (LES CLOCHES DU SOIR). Publiée d’abord dans le Kaleidoscope, 1829, sous la signa- ture : Mme Duboidet-Valmore (sic) ; cette pièce fut reprise dans le Chansonnier des Grâces de 1832. Frédéric Lepeytre, secrétaire de la Mairie de Marseille, avait promis à Marceline que sa fiancée, M¹le Blanc, mettrait cette poésie en musique. Lepeytre s’était marié, et Marceline attendait toujours la musique. Le nouveau marié s’en étant excusé, la poétesse lui fit cette réponse exquise : "Pourquoi dites-vous que je suis un peu fâchée contre les Cloches du soir en quoi que ce soit ? En vérité, Monsieur, quand je ne vous serais pas redevable d’un procédé qui me touche jus- qu’aux larmes pour notre pèlerin anglais (il s’agit ici de Williams, le professeur d’anglais de Marceline, à qui Lepeytre venait de donner de l’argent pour qu’il pût se rendre en Al-, gérie), quand je ne serais pas liée à votre ménage par cette action d’une éternelle et douce mémoire, me viendrait-il en pensée d’être surprise de ce que l’état nouveau de votre bien-aimée femme la dérobe un peu aux arts que moi-mêmə