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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/184

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170 LES PLEURS grand consolateur à qui il doit être tant pardonné. En même temps que cette pièce de vers, Mme Valmore recevait la lettre que voici : © 25 janvier 1831 " Madame, "J’ai lu dans le Keepsake des vers de vous que j’ai voulu croire adressés à l’auteur des Harmonies poétiques. C’était un motif ou un prétexte que je ne voulais pas laisser échapper d’adresser moi-même un bien faible hommage à la femme dont l’admirable et touchant génie poétique m’a causé le plus d’émotion. Agreéz donc, Madame, ces stances trop imparfaites où j’ai essayé d’exprimer ce qu’une situation si indigne de vous et du sort m’a si souvent inspiré en pensant à vous ou en par- lant de vous. Voyez-y, je vous prie, seulement, Madame, un témoignage de profonde sympathie, d’admiration et de respect. "AL. DE LAMARTINE, " Ainsi touchée au fond de l’âme et aussi prompte que l’écho, Mme Valmore répondait à l’instant dans la même mesure et sur le même rythme. Je ne mettrai de sa réponse que deux ou trois strophes dans lesquelles elle réclamait avec confusion contre le mot de gloire que lui avait jeté magnifiquement le grand poète. Mais dans ces chants que ma mémoire… etc. Envoyant à M. Duthilloul, de Douai, qui lui en avait demandé copie, la pièce de vers de Lamartine, elle ajoutait ces lignes qui sont dictées par le même sentiment : "L’attendrissement l’a emporté sur la modestie, monsieur, et j’ai transcrit ces beaux vers à travers mes larmes, oubliant qu’ils sont faits pour un être si obscur que moi. Mais non, ils sont faits pour la gloire du poète, pour montrer son âme dans ce qu’elle a de sublime et de gracieuse pitié. Je vous les donne, ,. "Quant à Lamartine, il remerciait Mme Valmore de sa ré- ponse émue et palpitante, par une lettre que je donnerai en- core et qui clôt dignement cet échange harmonieux, ce cartel de haute et tendre poésie :