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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/288

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274 L’INONDATION DE LYON fleuves envahirent les faubourgs, puis 1 ville, où l’eau s’éleva en certains points jusqu’à plus de deux mètres au-dessus du niveau des rues. Plus de cinq cents maisons s’écroulèrent (Kauffmann. Récits de toutes les inondations). Les Valmore avaient quitté Lyon au printemps de cette année-là. Marceline apprit la nouvelle par son ami, l’éditeur Boitel, auquel elle répondit de Paris, le 24 novembre : "…C’est à Bruxelles, et près de Valmore, que j’ai eu la consternation des nouvelles qui nous poignent encore. Tant de désastres ne seront jamais réparés !….. Si je n’étais pas la plus ruinée du monde, je céderais au triste désir d’aller prier Notre-Dame de Fourvières et de vous embrasser tous au milieu de vos ruines… (Lettre du dossier Marićéton). En réalité, Marceline avait quitté Bruxelles au début de novembre ; elle avait passé huit jours à Douai auprès de son frère Félix et elle était rentrée dans la soirée du 16, à Paris, où elle avait trouvé la "grosse lettre grosse lettre de Boitel. Le lende- main, elle écrivait à son mari : " Boitel donne les tristes détails de leurs désastres. Lui et sa femme ont été obligés de se sauver par la fenêtre du premier étage de leur maison. Ils viennent d’y rentrer après huit jours d’absence… Notre rue de la Mon- naie était un torrent., , (17 novembre 1840). Une fête de charité fut organisée pour les inondés de Lyon, et l’on demanda des vers à Marceline pour les lire à cette occasion. "J’ai tant couru avec Mme Babeuf pour le concert prochain des Lyonnais, écrit-elle à Valmore qui jouait à Bruxelles, que j’ai composé les vers qu’on m’a demandés dans les rues, en omnibus et dans les antichambres. „ (12 dé- cembre 1840). Huit jours après, elle mande encore à son mari : " J’ai écrit plus de quarante lettres depuis mon retour, et j’ai passé des nuits pour les vers que l’on est venu me demander à l’oc- casion des tristesses de Lyon. On les lit ce soir au concert de M. Hertz, pour lequel j’ai couru depuis huit jours, à tra- vers la pluie, la neige, le froid et le plus rude hiver que je me rappelle. Firmin devait lire les vers, et avant-hier la ter- reur le prend ; il accourt effaré pour redemander sa parole. Il