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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/400

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POÉSIES INÉDITES DE 1860

386 POÉSIES INÉDITES DE 1860 siècle et de tous les siècles, en compagnie de Sappho peut-être et de Sainte Thérèse (Les Poètes maudits, page 70) (1). 59. Par un rêve dont la flamme (UNE NUIT DE MON ÂME). 60. Pleurez, comptez les noms des bannis de la France (LES PRISONS ET LES PRIÈRES). Ce poème a été inspiré par la Révolution de 1848. Voici quelques extraits de lettres de Marceline, dont cette révolution fait le sujet : 14 juillet 1848. "Ton bon neveu Hippolyte n’a pas fait le coup de feu parmi ces guerres fraternelles, les plus déchirantes de toutes les guerres, quoique les hommes de toutes les nations soient aussi nos frères ; mais la différence de mœeurs, de langage forme une sorte de séparation volontaire et rend moins tendre par ce mot étranger, qui sépare d’eux nos symphathies d’entrailles. C’était donc bien affreux d’entendre les mêmes voix, les mêmes paroles durant ces agressions mutuelles, qui faisaient ruisseler un sang si cher, si généreux ! Mon bon frère, mon cher ami, que c’était triste !… On a toutefois exagéré considérablement le chiffre des victimes réciproques. Il y en a bien assez pour cinquante ans de larmes ; car on compte rigoureusement seize cents, hors les blessés, qui succombent encore tous les jours. Il y a eu de part et d’autre des traits de violence, de colère cruelle, mais bien plus de traits sublimes, de pitié, de clémence, d’amour ; après quoi le courage français n’a manqué nulle part. Que Dieu juge et pardonne !, , 1er Septembre 1848. Je prie la Vierge et Dieu de m’inspirer. Mais le moment est grave et tant de peine à la fois attristent pour moi jusqu’au (1) Carducci lui-même ne reconnaît que deux poétesses : Sapho et Marceline. Lire à ce sujet, surtout quant à l’influence de Desbordes-Valmore sur Paul Verlaine, l’essai critique de l’éminent Professeur Ferdinando Neri, paru pour la première fois dans la Nuova Antologia, du 16 septembre 1915 et reproduit dans l’ouvrage "Il maggio delle Fate, pp. 165-83 (Casa Ed. Gius. Gambino, Torino).