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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/47

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POÉSIES DE 1819

POÉSIES DE 1819 biographes sont de cet avis. Mais nous connaissons deux billets particulièrement précieux qui, adressés en 1809 ou 1810 à cet Olivier énigmatique, compliquent considérablement la question. Voici le texte du premier, tel que l’a trascrit Louis Vérité dans Un épisode peu connu de la vie de Marceline Desbordes- Valmore (Douai, 1896) : 33 "Ne viens pas demain, bien-aimé, j’ai mille corvées à faire, des visites d’obligation. Hier, j’ai reçu celle d’un gros homme d’esprit tout poudré, qui s’est d’abord mis à deux genoux pour demander merci. J’ai ri et j’ai reçu l’hommage de ses bonbons et de ses almanachs, que dis-je ! des plus précieux recueils du monde, puisque le nom de tout ce que j’aime s’y trouve. J’ai baisé ce nom qui décidera de mon sort. Adieu, mon Olivier ! "Et mes trois frères, mes trois amis ? Apporte-les-moi donc, je t’en prie, ne laisse pas écouler un jour sans travailler. Songe que tu t’occupes de mon bonheur. Je la veux, cette jambe de bois chérie, ce pauvre poète déchiré et surtout ce barbier si laid et intéressant (1) ; que tu as bien fait de les mettre en Espagne ! Ils n’ont jamais froid. Viens-y, petit ami, viens nous chauffer au soleil le plus pur. En attendant je te verrai samedi au coin du feu de mon amie Le second billet, vendu en 1899 par Noël Charavay, a été publié par Spoelberch de Lovenjoul : "Rappelle-toi bien ta promesse, cher bien-aimé ; n’oublie pas que je n’ai plus une âme que pour t’aimer, pour te suivre et s’attacher à toutes tes actions. "Ne restons pas plusieurs jours sans nous voir ; j’ai trop souffert ; demain à quatre heurs, je t’attends. Aime-moi petit ami, réponds à mon cœur, ô je t’en supplie, aime-moi bien ! C’est comme si je te disais : Donne-moi la vie. Ton amour est plus encore, Olivier, mon Olivier, mon Olivier. Tu ne sais pas à quel point tu peux me rendre heureuse ou malheureuse. G. Cavallucci Bibliographie de Marceline Desbordes-Valmore (1) L’histoire espagnole du « pauvre poète déchiré, , , du » barbier laid „ et de la jambe de bois chérie, se rapporte certainement à une nouvelle intitulée Gavino du journaliste marseillais Audibert. 3 12