Page:Chênedollé - Œuvres complètes, 1864.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Il ramasse en son cœur sa force réunie,
Se penche, et se recueille appuyé sur sa main ;
Il consent à la mort, mais domptant l’agonie,
Il brave encore le Romain.

Il languit par degrés, et sa tête s’abaisse,
Il se sent défaillir ; les gouttes de son sang,
Qu’il regarde couler sans crainte et sans faiblesse,
Tombent plus lentes de son flanc.

Bientôt la pâle mort sur son front se déploie :
Il meurt ; mais sans laisser s’affaiblir son grand cœur ;
Il meurt, en entendant tous ces longs cris de joie
Que l’on prodigue à son vainqueur.

Il écoute ces cris avec indifférence :
La couronne du cirque à ses jeux est sans prix,
Et le don de la vie accordé sans vengeance
N’exciterait que ses mépris.