Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/108

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pour rompre avec Rome ; après les « glorieuses journées », il rompit, et s’installa novateur évangélique, en réunissant chez lui, dans la petite rue des Sept-Voies (aujourd’hui rue Valette), près du Panthéon, un certain nombre d’abbés mécontents, tout prêts à guerroyer, à former une Église française.

Chatel se posa en Primat des Gaules, et ses adeptes s’engagèrent à reconnaître « la loi naturelle, toute la loi naturelle, rien que la loi naturelle », à regarder Jésus-Christ comme « un homme prodigieux », à rejeter la confession, le jeûne et l’abstinence, et à dire la messe en français. L’église primatiale était située dans le faubourg Saint-Martin ; elle avait des succursales dans divers quartiers de Paris.

J’ignore si la nouvelle Église compta beaucoup de fidèles ; pour ma part, je n’en ai connu personnellement aucun. Une foule de gens ne voulaient déjà pas plus de la messe en français que de la messe en latin.

Depuis, plusieurs sectes, poursuivant à peu près le même but, n’ont pas réussi davantage. Sous ce rapport, la génération de 1830 n’a rien innové. L’abbé Auzou, schismatique vis-à-vis de Chatel, fonda une Église apostolique, et finit par « rétracter ses erreurs », en 1839.

Une physionomie curieuse, celle de Jean Journet,