Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/131

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taillon des journalistes ; d’autres pour se vouer au « culte d’une des Muses » ; d’autres, enfin, pour aborder le théâtre, ce tentateur inéluctable.

Il nous arriva, par exemple, de jouer la comédie bourgeoise en petit comité.

Quelques acteurs et actrices, de dix à vingt ans, interprétaient de leur mieux des pièces enfantines, empruntées au répertoire de Comte, le ventriloque et le prestidigitateur ; de Comte, dont les spectacles organisés dans une salle située au passage Choiseul (aujourd’hui les Bouffes-Parisiens) étaient annoncés, rappelons-le, par des affiches où on lisait :


Par les mœurs, le bon goût modestement il brille,
Et sans danger la mère y conduira sa fille.

La troupe de Comte a produit Hyacinthe, Charles Pérey, Colbrun, Aline Duval, Clarisse Miroy et Atala Beauchêne.

Notre théâtre était dressé dans le jardin d’un papetier de la Montagne-Sainte-Geneviève. Chez ce papetier, tous les commis visaient à d’autres destinées que celles de vendre des pains à cacheter, et la plupart composaient notre compagnie ; chez ce papetier, le fils d’un cabaretier voisin faisait son apprentissage.

L’apprenti nous pria, nous supplia de l’ad-