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IV


La révolution de juillet 1830 nous profita, à nous, collégiens.

Nous eûmes un congé d’une dizaine de jours. Congé suffisant pour qu’il nous fût possible de vaguer par les rues, sur la place de l’Hôtel de Ville, quand on y intronisa Louis-Philippe Ier, « la meilleure des Républiques », et dans la cour du Palais-Royal, pour applaudir le roi-citoyen paraissant à son balcon, entonnant parfois la Marseillaise que nous commencions à savoir par cœur, — ou, plus souvent, la Parisienne de Casimir Delavigne, chant approprié à la circonstance, populaire parmi les « philippistes ». Les philippistes trouvaient l’hymne de Rouget de l’Isle trop révolutionnaire.

Après le 7 août, après l’avènement du prince pour qui « une charte devait être désormais une vérité », nous rentrâmes dans la pension.