Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/151

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L’avenir qui se tait, le passé qui se voile ?
Quel spectacle retient votre œil surnaturel ?

Nul ne saurait ainsi sonder tous les mystères ;
Mais ce qui peut remplir vos rêves solitaires,
Ce que vous contemplez dans le vague lointain,
N’est-ce pas l’homme, hélas ! cette énigme suprême,
Dont nul ne sait le mot, qui s’ignore elle-même
Et ne peut désigner sa source ni sa fin ?

Et tandis que devant votre face immobile
Qui sur l’horizon bleu vaguement se profile,
Pour vous interroger, nous arrêtons nos pas,
Vous poursuivez toujours votre recherche vaine
Sans parvenir jamais à sonder l’âme humaine,
Ce problème éternel que l’on ne résout pas.


Neuchâtel, 15 octobre 1881.