Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/48

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Cette préoccupation de l’au-delà, qu’elle attribue au sage mourant, ce fut la sienne, à elle, le grand objet de sa rêverie et de ses méditations. Que de fois j’en retrouve la trace en feuilletant ses manuscrits, et comme il lui tardait de connaître ce qu’elle appelle


Les mystères du grand ciel bleu !


Elle était gaie pourtant, d’une gaîté égale et inaltérable ; elle jouissait vraiment et complètement de la vie ; mais dans ses vers la pensée de la mort revient avec une sorte d’insistance ; elle l’exprime sans mélancolie, sans faiblesse, sans frayeur :

 
Mais si d’après nos lois il faut qu’elle succombe,
Elle ne dira pas qu’elle se sent faiblir,
Et, radieuse, un jour descendra dans la tombe,
Sans que nos yeux aient vu son visage pâlir.


Dans une ode étrange à la lune, elle s’écrie :

 
Ô lune, as-tu pu lire, en cette voûte immense,
Ce que la main de Dieu trace dans le silence ?