Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



NOTES
SUR
LES FABLES DE LA FONTAINE.

Séparateur


LIVRE PREMIER.

FABLE I.

Cette fable est une des plus faibles de La Fontaine. Elle n’est très-citée que parce qu’elle est la première. La fourmi qui paiera l’intérêt et le principal. Je chantais, eh bien ! dansez maintenant. La brièveté la plus concise vaudrait mieux que ces prétendus ornemens.

V. 15. La fourmi n’est pas prêteuse ;
V. 15.C’est là son moindre défaut.

Il y a là une équivoque, ou plutôt une vraie faute. La Fontaine veut dire que d’être prêteuse est son moindre défaut, pour faire entendre qu’elle ne l’est pas ; et on peut croire qu’il dit que de n’être pas prêteuse est son moindre défaut, c’est-à-dire qu’elle a de bien plus grands défauts que de ne pas prêter.

FABLE II.

C’est ici qu’on commence à trouver La Fontaine. Le discours du renard n’a que cinq vers, et n’en est pas moins un chef-d’œuvre. Monsieur du corbeau, pour entrer en matière ; et à la fin, vous êtes le phénix, etc.

V. 14. Il est plaisant de mettre la morale dans la bouche de celui qui profite de la sottise : c’est le renard qui donne la leçon à celui