Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i58 caîuviiFs

V. 5. (C'est le serpent que je veux dire,

Et non l'homme , on pourrait aisément s'y tromper.)

Ce second vers paraît froid après le premier ; mais La Fontainr l'ajoute à dessein', pour rentrer un peu dans son caractère de bon- liommie, dont il vient de sortir un moment par un vers si satirique contre l'espèce humaine.

V. 10. Afin de le payer toutefois de raison.

Voyez les remarques sur la fable du loup et de l'agneau , au pre- )nicr livre.

V, 27. . . . Il recula d'un pas.

C'est la surprise de l'homme qui est cause de sa patience et qui l'o- blige à écouter le serpent. Le discours de la vache est plein de raison et d'intérêt. Tous les mouvemens en sont d'une simplicité touchante.

V. 42. . . . 11 me laisse en un coin

Sans herbe. . .

Ce dernier mot rejeté à l'autîe vers , et ce vœu si naturel ,

V. 43. . . . S'il voulait encor me laisser paître! ^

Tout cela est parfait. Le discours du bœuf a un autre genre de beauté : c'est celui d'un ton noble et poétique , quoique naturel et vrai.

V. 55. . . . Ce long cercle de peines, •• Qui , revenant sur soi , ramenait dans nos plaines

Ce que Cérès nous donne et vend aux animaux :

Et cet autre vers:

V. C2. Achetaient de son sang l'indulgence des dieux.

La Fontaine tire un parti ingénieux du ton qu'il vient de prêter au

�� �