Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/265

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DE CHAMFORT. ll^l

vers , virelais , ballades , alors chantés par toute Ja France , auxquels il attachait un grand prix , et qu'il composait hd-mème. Ainsi, messieurs, lorsqu'avant l'époque où l'on vit tous les genres de gloire environner le trône de Louis xtv, lors- que François i^, ce prince si passionné j)our la chevalerie, ressuscitait de ses regards la culture des lettres en France , il renouvelait seulement l'antique esprit de cette brillante institution. C'est ainsi que notre auguste monarque, en condam- nant des jeux autrefois interdits, rappelle aux descendans des anciens chevaliers une loi respec- tée par leurs premiers ancêtres : loi paternelle, inviolable déjà sans doute par la seule sanction du prince, mais que l'orgueil du rang protégera peut- être encore ; désobéir, c'est déroger.

Serait-il possible, messieurs, de voir ces grands noms unis et rapprochés, sans nous rappeler à la fois, et les bienfaits de la puissance royale , et les vertus de notre auguste monarque? Qu'il soit béni plus encore que célébré, ce roi qu'il est permis de ne louer que par des faits , seul éloge digne d'un cœur qui rejette tout autre éloge ; ce roi qui efface , autant qu'il est en lui , les vestiges de l'antique opprobre féodal ; qui , en rendant la li- berté à des hommes, a reconquis des sujets : oui, reconquis ; l'esclave est un bien perdu , qui n'ap- partient à personne ! Qu'il soit béni , et par l'in- fortuné moins indigent dans l'asile même de l'in- digence , et par l'innocent soustrait à la cruelle

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