— Ce qui fait l’intérêt secret qui attache si fort à la lecture de Tacite, c’est le contraste continuel et toujours nouveau de l’ancienne liberté républicaine avec les vils esclaves que peint l’auteur ; c’est la comparaison des anciens Scaurus, Scipion, etc., avec les lâchetés de leurs descendans ; en un mot, ce qui contribue à l’effet de Tacite, c’est Tite-Live.
— Les rois et les prêtres, en proscrivant la doctrine du suicide, ont voulu assurer la durée de notre esclavage. Ils veulent nous tenir enfermés dans un cachot sans issue : semblables à ce scélérat, dans le Dante, qui fait murer la porte de la prison où était renfermé le malheureux Ugolin.
— On a fait des livres sur les intérêts des princes ; on parle d’étudier les intérêts des princes : quelqu’un a-t-il jamais parlé d’étudier les intérêts des peuples ?
— Il n’y a d’histoire digne d’attention, que celle des peuples libres : l’histoire des peuples soumis au despotisme n’est qu’un recueil d’anecdotes.
— La vraie Turquie d’Europe, c’était la France. On trouve dans vingt écrivains anglais : Les pays despotiques, tels que la France et la Turquie.
— Les ministres ne sont que des gens d’affaires, et ne sont si importans que parce que la terre du gentilhomme, leur maître, est très-considérable.
— Un ministre, en faisant faire à ses maîtres des fautes et des sottises nuisibles au public, ne fait souvent que s’affermir dans sa place : on di-