Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DK CllAMfORT. l~ï

ans et quelques mois, elle consomma son ou- vrasse, malgré les fureurs des ennemis renfer- més dans son sein ou répandus autour d’elle. Le peuple français prit sa place janni les nations libres ; et alors. tomba ce préjugé politique, admis même de nos jours et par des philosophes, qu’une nation vieillie et long-temps corrompue ne pou- vait plus renaître à la liberté. Maxime odieuse, qui condamnait presque tout le genre humain à une servitude éternelle!

PREMIER TABLEAU.

Le Serment de l’Assemblée nationale dans le jeu de Pawme, à Versailles, le ao juin 1789.

i_jE tableau qui ouvre cette galerie vraiment na- tionale, est un de ceux qui sont le plus marqués d’un caractère auguste et imposant. Mais, pour assurer et accroître son effet sur l’âme des spec- tateurs, il convient de leur présenter le précis des événemens qui, depuis l’ouverture des états- généraux, ont préparé cette scène attachante, unique jusqu’ici dans l’histoire.

Dès la première séance des états, au moment de leur ouverture, le seul spectacle de ces trois ordres divisés d’intérêts, d’opinions même de costumes, mais réunis par une nécessité impé*.