Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/335

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formidables que les réginiens qui environnaient la caj3ita!e.

I.e courage, l’activité, l’unanimité inconce- vable de tous les citoyens, de. int le remède de tous c(s maux. Toute idée utile, saisie aussitôt que proposée, s’exécutait sur-le-champ, et s’exé- cutait bien. Des courriers allaient presser l’arrivée des convois, dont on liâlait la marche à grands frais, et qu’on escortait d’une force armée. Plu- sieurs citovens portèrent des sommes considéra- bles à l’hôtel -de- ville, et un grand nombre y adressa les dons du patriotisme. Quelques-uns présentaient aux différens comités des ordres tout dressés pour des objets utiles, pour l’activité de la poste, le paiement de l’impôt, celui des rentes, l’entrée et la sortie des hommes et des choses né- cessaires au service public. Les électeurs, les mem- bres des comités, tous ceux qui se trouvèrent alors en place, étaient surpris et confondus de cette ardeur, de cet accord. A. la vérité, nombre de hasards, en nourrissant l’inquiétude, entrete- naient la vigilance. Ici, Fou saisissait des voitures chargées d’armes cachées sous de la paille; là, l’on arrêtait des femmes d’un rang distingué, dé.euisées en paysanes ; ici, des gens de la cour revêtus de haillons ; ailleurs, des laitières empor- tant de l’or et de l’argent dans des vases à lait. La tentative de délivrer et d’armer les prisonniers de Bicetre et de la Salpêtrière, ainsi que celle de reprendre la Bastille, tout échoua par l’effet de