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DE CIIAMFORT. 49

jiirr la perte (ruii ennemi si redoutable. Il publia des croiiades, mit le royaume de INaples et de Sicile à l’encan, et le fit offrir à presque tous les souverains de l’Europe qui le refusèrent. C’était pour la seconde fois qu’un pape promenait en Europe un royaume à vendre, et ne trouvait pas d’acquéreur ; était-ce de la maison de Saint-Louis que devait sortir l’acheteur d’un empire dont le vendeur n’avait pas le droit de disposer? Et com- ment Saint-Louis, qui avait rejeté ce marché cri- minel, permit-il à Charles d’Anjou, son frère, de se rendre, h la face de l’Europe, le complice de Clément, en acceptant ses offres illégitimes ? Un ordre donné à Charles, d’imiter ce refus juste et sage, eût sauvé à la France et à l’Italie deux cents ans de guerres et d’infortunes.

Tandis que jMainfroy, occupé du soin de se défendre, lève des troupes, équipe des flottes et se dispose à repousser des frontières de son royaume l’ennemi qui le marchande, son royaume est vendu par un traité entre le pape et le comte d’Anjou.

Le comte arrive à Rome, y reçoit l’investiture des états qu’il allait conquérir, entre en Italie où les croisés le joignent de toutes parts. Le malheu- reux i\Iainfroy se voit trahi, aijandonné de tous cotés. Il rassemble son courage et ses forces, et cherche le comte usurpateur.

Les croisés, armés par le comte d’Anjou et bénis par l’évéque d’Auxei’re, se rangent en ba-