Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/14

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vais poème , il a raison ; mais on pourrait lui ré- pondre , avec non moins de justice, qu'il y a plus de pensées dans telle page de Lucrèce , des Géor- giques , de l'Essai sur l'Homme , des discours de Voltaire , etc. , que dans plusieurs volumes de prose; et qu'en faudrait-il conclure? Si l'auteur n'aime point la poésie , nous en sommes bien fâchés ; c'est un plaisir qu'il a de moins, et il est digne de l'aimer. Montesquieu avait affiché un grand dégoût pour ce bel art, après avoir long- temps essayé en vain de faire des vers.

C'est ici qu'on trouve une juste appréciation des talens de Duclos , qu'on a long-temps mis à côté de jMontesquieu, de Buffon et de J.-J. Rous- seau, dans quelques sociétés à la mode.

« Le peintre de quelques portraits a été au- » dessous du médiocre, quand il a tenté d'être » peintre d'histoire. Duclos traçait les mœurs , les » ridicules , les vices , les fausses vertus des gens » avec lesquels il soupait, et il n'avait pas soupe » avec Louis xi. )j

L'auteur, après avoir parlé de l'éloquence en fiomme éloquent , cite les moyens que les passions prêtent à l'homme. « La passion embellissait Le » Kain. On oubliait sa taille ignoble , ses traits » grossiers ; il s'élevait, s'ennoblissait. Le Kain dis- » paraissait, et son âme donnait à son extérieur la » noblesse, la fierté d'un héros. C'est en songeant » au pouvoir créateur des passions, qu'une femme, »à ({ni Ton léraoigfiait de la surprise de l'aniant

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