Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/141

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DE CIîAMFORT. l^n

Tiiagne dont ils se seraient séparés. Tels sont les maux qu'a prévenus le roi de Prusse , en se con- duisant comme il a fait , et en croyant que les for- malités étaient faites pour l'Empire et non l'Em- pire pour les formalités. Il en appelle au tribunal de l'opinion publique, tribunal dont les décisions deviennent tous les jours plus prépondérantes, et peut-être obtiendront une partie des effets que l'abbé de Saint-Pierre attendait de sa diète euro- péenne : celle-ci ne sera pas aussi facile à tourner en ridicule.

Il est inutile d'examiner si les intérêts p:;rsoii- nels du roi de Prusse n'ont point influé sur les intentions bienfaisantes qui ont ramené , par des voies douces , la tranquillité dans Liège; si , dans la position où il était à l'égard de Josepli ii , il ne lui importait pas d'embarrasser la communica- tion de l'Autriche auBrabant , etc. Ce n'était point à M. de Dohm à élever ces questions, encore moins de se permettre tous les développemens qui les eussent éclaircies ; il suffit qu'il les ait indiquées. Heureux les peuples , quand les intérêts politiques des rois s'accordent avec les mesures que l'huma- nité leur conseille ! C'est le cas où se sont trouvés* les Liégeois, bonheur que précédemment n'avaient point eu les Hollandais. Il faut aussi compter , parmi les causes qui ont sauvé Liège , le choix qu'avait fait le roi de Prusse d'un général humain tel que le baron de Senff , et un ministre philo- sophe tel que M. de Dohm. Sa conduite, exposée

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